samedi 8 mars 2014

Journée de la femme



Belle et bonne raison d'enfin me mettre à cet espace un peu abandonné, faute de temps, faute à tout, faute à la vie, faute à … moi, tout simplement.

Depuis un mois, rien, rien du tout, même pas une photo, même pas une petite phrase pour me plaindre de ma vie, rien, le néant. 

Depuis un mois, chômeuse, désorientée, fauchée, riant nerveusement à l'idée de rester dans cet état, me donnant du courage pour ne pas rester à broyer du noir. 

Un mois à réfléchir énormément, encore plus que d'habitude, c'est dire. Un mois à ne plus me voir dans aucun futur, c'est dur. Un mois à chercher les "beaux moments", à courir après des rayons de soleil disparus dans le brouillard. 

Un mois à cerner le problème qui couvre le tout : incapable de croire en des promesses si elles ne sont pas accompagnées d'actes tangibles, incapable de rester de marbre, incapable d'avoir une confiance aveugle…

Parce que la vie, c'est aussi cela, des choses auxquelles se raccrocher quand tout le reste s'écroule. 

Changer mon fusil d'épaule, je l'ai fait si souvent que mes épaules ont des callosités, qu'elles sont douloureuses du poids qui les écrase. 

Encaisser choc après choc, encaisser les petits coups comme les grands, me sentir si inutile, si remplaçable. Encaisser les blessures qui viennent d'autres qui ne savent pas que les petites gouttes remplissent mon déjà trop-plein et qu'une gouttelette se fera déverser le contenu… 

Je n'ai pas bronché auprès des bonnes personnes, je n'ai rien dit lundi quand mon grand à fêté sa majorité et que je ne l'ai pas su serrer dans mes bras, parce que c'était semaine-papa et que papa avait organisé une fête en famille à laquelle mon fils ne pouvait se soustraire, je n'ai pas pu le serrer, encore et encore, lui donner de cet amour maternel qui s'accroît au fil des jours, semaines, mois et années. Je n'ai pas pu l'avoir ici, même pas une demi-heure… j'en suis restée triste, je me suis sentie mise de côté, oubliée par un autre côté encore une fois.

Toute la semaine j'ai essayé de faire bonne figure, j'ai essayé de ne pas trop réagir aux phrases qui me disaient toutes la même chose : mais c'est pas grave, tu le feras vendredi quand les enfants seront de nouveau chez-toi… j'ai répondu : oui, c'est vrai, c'est pas grave, on le fera un autre jour, alors que j'avalais des larmes amères. 
Cela n'est peut-être qu'un détail, cette non présence, cette absence, encore une, encore un jour de plus qu'on m'enlève sans me demander mon avis, sans me consulter, sans me voir comme une personne qui compte.
Je ne parle même pas de la situation qui semble s'envenimer dans la grande maison mais qu'on balaye à coups de fêtes de famille, de sorties lointaines, de faire semblant, de jouer la comédie du "tout va si bien", ils en ont tellement l'habitude de couvrir ce qui ne va pas au dessous de nappes, dans des verres de vin qui ne désemplissent jamais afin de ne jamais voir le fond du problème, inutile donc que j'essaye de passer un message puisque je suis invisible, indésirable. 

Et finalement chercher les tout petits instants de bonheur pur, les minutes parfaites, les pépites qu'il faut déterrer et chérir. Chercher et trouver le sol dur, hostile, méfiant. Polir ce qu'on a avant que le quotidien ne ternisse leur éclat. Creuser trop profond et le sol se dérobe me laissant haletante et glacée à l'idée que la source se tarisse pour de bon. 


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