J'ai conduit mon grand à A. pour le départ vers Paris. On était en pleine nuit mais j'étais réveillée depuis bien longtemps. Lui, fatigué, levé en toute dernière minute restait silencieux, encore embourbé dans son sommeil...
Je l'ai déposé près des bus entourés d'autres élèves, il a débarqué, m'a dit "salut à vendredi" et il est parti rejoindre ses copains.
Sur le retour, personne sur les routes, toute seule, ma voiture éclairait le chemin et quand la porte du garage s'est refermée derrière moi j'ai été prise d'une subite montée de peur.
Et si ceux qu'on aime le plus nous avaient dit au-revoir pour la dernière fois? Si ceux qui vous disent : je ne t'oublierai pas... le pensaient vraiment parce qu'ils savent qu'ils vont disparaître de nos vies ? S'ils avaient décidé, dans leur coin, de s'en aller pour rester loin de nous ?
Que saurais-je faire ? Rien ... rien du tout et c'est angoissant et terrifiant.
Alors quand mon réveil a sonné pour la deuxième fois de la journée, quand j'ai consulté mon téléphone à la recherche d'un message, quand j'ai consulté mes mails et que rien ne s'y trouvait mon coeur a accéléré, a doublé de rythme, mes mains tremblaient et le café brûlant s'est répandu sur mes doigts.
J'ai eu du mal à rester impassible en compagnie de ma fille qui était en pleine forme, qui riait et qui me pressait. J'ai eu du mal en rentrant un peu plus tard de ne pas pleurer, de laisser couler les larmes que je me suis refusée hier .... parce que perdre fait mal, brise le coeur, casse tous les espoirs.
Je continue donc de guetter message après message, je continue parce que j'espère toujours et que seul la confirmation de mes doutes me calmera ou m'achèvera...
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