dimanche 15 décembre 2013

Angoisse absolue


Cette nuit, des cauchemars, des angoisses qui m'ont empêchée de dormir, angoisse pour le futur, angoisse pour la vie. 

Je ne sais plus comment faire, quoi faire, je sais juste que je vais droit dans le mur, sans freins, sans airbag, que je me crache lamentablement après la piste d'atterrissage, je coule dans le triangle des Bermudes. 

En parler sans paraître comme une femme qui ne sait pas gérer sa vie, ses finances est tellement difficile, en parler pour trouver une aide substantielle, en parler tout simplement. 

Depuis que je sais que je suis de nouveau (ou serai de nouveau) "sur le marché du travail", que je ferai (enfin) de nouveau parti des gens honnêtes qui travaillent pour gagner leur vie, que je ne ferai plus parti des "profiteurs de l'état" comme on m'a si souvent répété depuis que j'étais tombé en invalidité, je suis entre espoir et mort dans l'âme.

J'ai toujours travaillé beaucoup et avec beaucoup de sérieux, je n'avais pas de postes de travail sans "vrai" travail, tous mes postes étaient bourrés de travail, sans temps de repos, sans temps de midi puisque je restais souvent au bureau pour travailler en mangeant mes tartines. J'ai combiné travail dans le secteur privé avec travail dans l'enseignement, j'ai eu des années avec des horaires de fou, je commençais à 8 heures et je terminais à 22, j'ai cumulé un mi-temps chez mon designer avec 32 heures de cours de solfège et mes études au Conservatoire (10 heures), j'ai travaillé moins quand les enfants sont nés, j'ai switché uniquement dans l'enseignement afin d'être disponible pour eux, pour qu'ils ne soient pas obligés d'aller en crèche ou garderie, j'ai travaillé beaucoup pendant très longtemps et j'ai payé le prix plus tard. 

Aujourd'hui je me rends à l'évidence que je ne "vaux" rien au marché du travail. Je ne suis pas encore passée à l'administration pour l'emploi qui me prendra en charge (quand ???) mais quand je fais mon CV ... je n'ai RIEN comme compétence... absolument rien à part le Bac, à part quelques 20 ans dans l'enseignement musical, ce qui, pour trouver une place hors ce cadre, ne m'avance pas vraiment. 

Alors oui, l'angoisse est là... 

Je ne sais pas comment je vais survivre tout simplement, de façon tout à fait pragmatique, je ne sais pas comment je vais faire. 

J'ai reçu cette semaine un courrier avec le rapport de la médecin du travail que j'ai vue la semaine dernière ; 20 heures, ne pas porter de charges au dessus de 5kg, pas de station debout prolongée, pas de de ceci, pas de cela; 
en soi super positif de me savoir protégée ainsi, d'avoir la certitude que je ne ferai pas de travail à la chaîne, que je dois pas être soumise à plein de choses que je ne sais pas faire... mais cela ne rendra pas la tâche plus facile de trouver un emploi. 
Sans compétences particulières... je serai payée au salaire minimum certainement et je toucherai donc même pas la moitié de ce que je touchais en étant "invalide"... drôle de monde ... drôle de système ... 

Oui, Noël approche et peut-être que mon cadeau sera inattendu même s'il est fort espéré... me construire une nouvelle sécurité, une nouvelle vie de femme active en priant très fort que je ne doive payer le revers de la médaille, ce revers tant redouté: retomber malade parce que je ne respecte plus les besoins essentiels de mon corps faute de temps puisqu'il faudra caser tout le reste dans ce qui restera une fois les heures de travail prestées ....





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