Tous les matins commencent avec le même rituel : je sors de ma chambre, me dirige vers la fenêtre, je regarde dehors, je souris ou pas. Je mets un pull bien chaud parce que sortir de la couette douce et chaleureuse pour affronter la nouvelle journée me donne des frissons et ils ne sont pas purement de plaisir.
Je glisse mes jambes dans un pantalon, frisquette du matin... Visite de la salle de bains, rapide coup d'oeil dans le miroir, grimasse à l'image renvoyée...
Quelques pas vers la cuisine, chauffer de l'eau pour le café aux céréales matinal.
Je sors deux tasses pendant la semaine-maman.
Préparation du liquide chaud, préparation du lait pour la miss.
Un pas vers la droite et j'envoie un : "il est l'heure C.....a" vers l'étage ...
Elle descend, le sommeil sur les joues et dans les yeux. Elle se coule en moi, cherchant à prolonger sa nuit. Bisous dans la nuque pour elle, bisous dans le cou pour moi. Quelques instants de fusion, quelques instants de bonheur...
Céréales ou pain ? Confiture ou jambon ? Jus d'orange ou jus d'ananas ?
A peine installée elle me raconte ses rêves, ses aspirations pour la journée, ses joies, ses peines.
Je l'écoute, je hoche la tête, je la gratifie d'un air consterné quand la situation le demande.
Je la regarde, toujours étonnée qu'elle soit à ce point joyeuse et enclin à papoter de bonne heure.
Elle s'habille, je la coiffe, encore un privilège qui ne durera pas éternellement.
On met nos manteaux sur le dos, les chaussures aux pieds, on ouvre la porte de chezmoi et on appelle l'ascenseur. Oui, bien que je mette un point d'honneur de faire les trois étages à pied le reste de la journée, la descente vers le garage se fait en ascenseur... parce que nos jambes refusent de se mettre en route, parce que c'est comme ça depuis qu'on est ici...
La voiture, la porte de garage, la montée vers la rue. Les voitures qui passent, les camions, les motos en cas de beau temps.
Chemin vers l'école, on croise chaque jour les mêmes personnes en voiture, on voit chaque jour ceux qui marchent avec leurs petits vers la crèche, vers les écoles.
Petite ruelle, arrêt du véhicule. Vérification du sac, c'est trop tard mais c'est ainsi. Fardes, sac de gym, de piscine, petit mot pour la copine, argent pour ceci pour cela...
Elle me raconte, en vitesse ce qu'elle a lu avant de s'endormir, elle rit de bon coeur, elle se met à descendre. Un dernier bisou, un "je t'aime" mutuel, un "belle journée" de ma part, un "à toi aussi" de la sienne.
La cour de récré est déjà pleine, les garçons entre eux, les filles en groupes éparses.
Elle m'a déjà oubliée, elle est dans sa vie ...
Le rituel ne durera pas éternellement, alors je profite, je savoure ces instants de complicité...
Elle aussi va passer par l'âge bête, par l'âge de la rébellion, par l'âge ou s'affirmer devient plus important que l'harmonie qui règne pour le moment.
Rituel et mots gentils adoucissent mes réveils...
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