mardi 31 janvier 2012

Comme si de rien

Souvent, je ne sais plus comment gérer l'après-crise de mon grand... lui est rentré et fait comme si de rien était. Mais ... hier il s'est passé une chose qui pour moi est grave. Il a levé la main sur moi et cela est inacceptable, c'est, c'était et ce sera inacceptable, complètement et totalement.

D'habitude je ne reviens pas en arrière pour lui re-faire la morale, surtout qu'on en parle toujours longuement le jour même une fois qu'il est un peu calmé, mais aujourd'hui je ne suis pas certaine que c'est la meilleure des décisions. 

Si je faisais comme ma mère le faisait avec moi, je ne lui adresserai plus la parole pendant 3 semaines. Je me suis jurée à 16 ans que JAMAIS je ne traiterai mes enfants ainsi, peu importe ce qu'il feraient ou diraient. Parce qu'ignorer était plus qu'une simple punition, c'était une "belle" façon de me "dire" : tant que tu ne fais pas exactement ce que je pense ce que tu dois faire, je ne t'aime plus ... " 

Ma mère a été très forte en la matière, elle a réussi à vivre ainsi avec moi pendant près de 15 mois, sans me parler, sans me montrer un quelconque intérêt. Elle passait devant moi une porte et la refermait devant mon nez, je rentrais à 19.00 de l'école et elle et mon papa avaient déjà soupé et la cuisine était nettoyé et froide. 
J'ai tenu bon, j'avais aussi une tête de mule peut-être, mais j'ai tenu bon... et je n'ai jamais montré à quel point cela me blessait. 

Quand votre famille entière vous évite, vous parle qu'avec le bout des lèvres, quand vous êtes surveillée en permanence, quand chaque geste et chaque mot leur est reporté ... que faire ? Tenir tête a été pour moi la seule manière de montrer que je ne suis pas un mouton qui suit les autres sans se poser de questions. Tenir tête a aussi été le seul moyen de couper le cordon qu'elle avait noué autour de mon cou. 

Non, jamais je veux en venir à cet extrême, parce que peu importe votre force intérieure et peu importe la force dans votre tête, être soumis à ce régime détruit beaucoup plus que cela ne construit. 

Avec ma mère jamais de papotages sur "des garçons", jamais de soirées de discussions, jamais non plus un geste d'amour envers moi, en tout cas pas que je m'en rappelle. Elle ne me prenait pas dans ses bras comme je le fais encore avec mon grand, je ne l'ai pas entendue me dire : je t'aime ma fille, peu importe ta bêtise passagère, je t'aime et je t'aimerai, parce que tu es mon enfant ...

Mes enfants ont été gavés d'amour, de bisous, de câlins, de mots doux... Petits, ils étaient collés à moi en permanence, petits, j'étais à leur entière disposition (chose que mon fils a qualifié hier de : tu est trop fainéante pour travailler comme tous les autres et quand on était petits tu l'étais aussi ..., oui, c'est blessant ! ) J'étais là à leur première panade, à leur premier biscuit, quand ils se sont retournés la toute première fois, quand ils se sont levés la première fois dans le lit à barreaux pour crier leur joie de tenir sur les jambes. 

J'étais là à leur premier mot, leurs premiers pas, leurs premiers de tout ... et je suis heureuse d'avoir mis de côté "ma carrière" et d'avoir été maman avant d'être Madame la Prof de ... 
J'étais celle qui se levait la nuit, qui les prenais dans son lit quand les cauchemars leur faisaient peur, j'étais là pour consoler et pour souffler sur les bobos inévitables. 

Mes enfants n'ont pas été en crèche, n'ont pas eu de gardienne parce que je m'arrangeais pour travailler de façon qu'ils soient gardés en famille, par leur grand-mère, leur tâta ou leur papa. Et pourquoi pas finalement ? Parce que les enfants ne sont enfant qu'une seule et unique fois enfant et leur premières fois sont comme toutes les premières fois uniques aussi. Aucune photo et aucune vidéo ne saura traduire cette fierté et cette joie qui inonde le corps entier quand ils vous adressent leur regard et leur malice... 

Et aujourd'hui je ne sais pas si je dois être "sévère" et montrer que je suis blessée d'hier ou si je dois tout simplement faire ce que j'ai toujours fait : juste être LA pour eux, avec eux ...



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