Should I stay or should I go

Je constate depuis quelque temps, non, depuis que je suis toute petite déjà , que ceux qui passent au-dessus des têtes des autres, les indésirables, les "faibles", les gentils, que ceux qui ne font qu’à leur tête obtiennent toujours ce qu’ils veulent. Ils prennent sans demander, ils tuent à leur passage espoir , passé et futur et laissent derrière eux un champ dévasté où les quelques survivants sont vides de vie et certains même vidés de l’envie de vivre.

Ce sont des tueurs nés, ils se servent, aspirent tout ce qu’ils ont besoin et se soucient nullement que ceux dont ils se sont servis ont, eux aussi, besoin de cette substance vitale.

Ce sont ceux qui brusquent amis et amies, ceux qui se mettent toute la famille à dos, ceux qui, après coup, après qu’on ait essayé de se refaire une santé, reviennent en catimini, se faisant humbles, sans aucun scrupule… Ceux qu’on reprend par amour parce qu’ils semblent avoir compris qu’on n’a pas le droit de détruire. Une fois revenus, ils laissent passer un petit temps et puis ils reprennent des forces en nous privant des nôtres…

Ce sont les vampires sans dents pointus, le sourire aux lèvres, ceux qui ont 352 amis sur les sites connus ; ceux qui connaissent les histoires intimes, ceux qui constituent leur cercle "meilleur ami" d’une bonne centaine de personnes pour combler toutes leurs attentes. Ceux qui vous prennent « sous leur aile » si vous êtes un « cas intéressant », ceux qui racontent votre vie, votre passé, vos soucis de santé en se faisant passer pour l’emphatique qui ne fait rien d’autre de sa vie que « vous aider à vous en sortir ». En vérité ils ne font rien d’autre que vous afficher comme le nouveau collier qui les met en valeur…

Je ne suis pas trop rancunière, j’ai cru que le temps s’écoulant, les vampires s’évanouissent en laissant derrière eux qu’un léger mauvais goût, le dégoût même. Mais ils reviennent à la charge, au moment où vous avez définitivement baissé la garde… Ils vous prennent par surprise, ils vous détruisent sans même être à vos côtés. Parce qu’ils ont détruit, cassé tellement de gens que vous rencontrerez un autre détruit sans le savoir, peut-être parce qu’ils ont laissé en nous leur venin et que les contaminés se reconnaissent entre eux comme les cancéreux …

Un des miens m’a eue ce weekend … et je souffre le martyre ! Je sens en moi une impuissance, une colère sourde, un énervement et une rancune sans précédent …

Il s’est introduit en douce, il était là depuis le début sans montrer son visage. Il m’a laissé m’abandonner et s’est jeté sur moi pour me mettre en loques.

Hier la colère a commencé à montrer ses crocs, hier la douleur était trop forte, hier je ne savais pas réagir … je ne le sais toujours pas d’ailleurs.

Que faire ? Le laisser gagner encore une fois par facilité ?

Affronter le champ de bataille pour essayer de sauver des vies ? Où abandonner sa victime et par la même occasion moi-même ?

J’ai en moi une toute petite Mère Thérésa qui me souffle : non, tu n’as pas le droit de t’en aller, tu te dois de tout donner !

Et sur mon autre épaule le petit sanguinaire qui ricane et qui n’a pas besoin de grands discours … : tu n’auras jamais à quoi tu aspires, parce que moi, je suis passée la première et je me suis servie si abondamment qu’il ne reste RIEN  …

Si je pouvais l’attraper je le bourrerai d’ail et je lui planterai un pieu en plein cœur glacé, je le détruirai parce que je le hais ! Avec ma haine j’allumerai le bûcher sur lequel l’anéantir et les réduire en cendres …

Cela ne m’arrive jamais de me mettre dans de tels états et je dois être touchée en plein cœur, en pleine vie … d’habitude je laisse œuvrer ces êtres détestables en restant très loin en moi pour ne pas leur présenter une faille fragilisée.

Les vampires, les sans-scrupules …