vendredi 1 juin 2012

The show must go on




Coup de tonnerre, coup de théâtre, coup de tête, coup de gueule.

L'orage éclate, laisser éclater sa colère, se mettre dans une colère noire.

La nuit noire a tout avalé et recraché au petit matin.

Trop d'éclats, éclats de voix, éclats de rire, éclaboussures ...

Maux de tête, maux de corps, mots croisés, mots criés.

Traîne d'argent, traîner des pieds, passer sous le train.

Le train qui roule, dérailler, débrayer.

J'en ai fini avec le projet livre, il est confié aux bons soins de l'imprimeur. 

Cela fait du bien, cela est difficile aussi. 

Difficile de lâcher prise, difficile de dire au-revoir à cette partie. 

Difficile d'allumer l'ordinateur et de se retrouver avec son bureau vide, plus besoin de garder à portée de main les images, les clichés, les textes, les mails. 

Un énorme vide s'est créé hier quand j'ai lâché les supports qui contiennent une année de "travail". 

Un énorme vide qui voulait être comblé et qui ne l'a pas été, faute à ... ceci et cela, faute à d'autres impératifs beaucoup plus impératifs que mon besoin de me lâcher, de lâcher quelques larmes de soulagement, de lâcher un peu de leste...

Mais je suis restée avec en travers de la gorge cette envie de partager ma joie d'en avoir fini et mon angoisse que le résultat ne soit pas à la hauteur des espérances. Je suis restée là, devant le bâtiment qui ressemble étrangement à celui qui désormais faisait parti de ma vie de femme de ..., le coeur en lambeaux, le coeur battant, le coeur en attente ... 

Un peu comme lorsqu'au bout de 72 heures de "travail" le bébé attendu pointe enfin son nez et que, malgré votre joie intense de le tenir dans vos bras, de le voir agiter ses petites mains et de découvrir avec attention chaque cm2 de son être, votre ventre, votre état de femme enceinte, vous manque déjà... 

Nul ne sait comprendre qui ne l'a pas vécu ... et je pense ne pas être la seule à qui cela est arrivé... 

Hier j'étais dans la même configuration, sauf que, malgré le ventre vide, nul bébé, nul "autre" que le vide complet et total...

Nulle félicitation, nul coup de fil excité, nulle photo à prendre et à partager, juste un écran vide, une tête vide, un coeur gros comme ça... 

Rien à faire, j'avais besoin de converser, d'échanger, de me rassurer, de lâcher prise... et j'ai buté sur un tas de pierres au propre comme au figuré...

Pas de petite accolade joyeuse, pas d'embrassades soulagées, juste une phrase, juste une ou deux phrases qui ont achevé la petite travailleuse assidue et en manque de paroles.






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