lundi 18 juin 2012

Retrouvailles avec ...



mon puiné ... 

Depuis bien trois mois, depuis que je me sois fâchée sur les affirmations de leur père (votre mère m'a trompée, j'ai dû partir, elle a cassé la famille ...) mon deuxième se rapproche de nouveau de moi. Il a fait le tour de "la question" et me croit quand je nie les faits qui me sont reprochés.

Il reste à mes côtés, sort sur la terrasse pour papoter, pour raconter, pour poser des questions. 

Cela faisait si longtemps qu'on n'avait plus notre complicité "d'avant" qu'au début je ne voulais pas en parler ici. Parce que j'avais peur que si je mettais des mots sur ce qui se passe entre lui et moi, cela ne durerait pas et que ma déception serait grande. 

Trois mois de doux petits pas, de paroles apaisées... 

Il m'était devenu étranger, il ne me parlait plus, il me traitait avec le mépris avec lequel on traite une personne qui vous a fait souffrir. 

Si mes enfants en avaient parlé avant de leur "haine", s'ils avaient eu le courage nécessaire de me poser les bonnes questions ? Est-ce que l'année écoulée aurait été différente ? 

Oui, certainement, on aurait eu moins de paroles blessantes, moins de méfiance, moins de tout ceci. 

On aurait eu des discussions animées certes, on aurait eu des points de divergence, on aurait appris à vivre ensemble aussi. 

Ici chezmoi tout est resté constant... je n'ai jamais tourné le dos à aucun des enfants. J'étais ici, disponible, en attente, à leur écoute. Ils me retrouvent pareille les vendredis soirs comme ils m'ont quittée une semaine plus tôt, je suis là, tout simplement, rien d'autre...

Mon deuxième n'est pas comme son grand frère, il est plus réfléchi et aussi plus calculateur. Il sait prendre le meilleur parti de tous et on pourrait lui reprocher de ne pas jouer franc jeu. 
Mon grand explose, c'est une bombe qui se consume de l'intérieur et qui éclate quand on s'y attend le moins. Alors le ton monte, les mots deviennent injures et les portes claquent. Un trait de caractère qui a fait des dégâts et un trait de caractère qu'il a dans ses gênes du côté maternel :-)

Mon papa était ainsi aussi... Ses yeux devenaient bleu intense et il pouvait se mettre dans des états assez loin de ses actes du reste du temps. De petites crises se produisaient et passaient... il n'était pas rancunier, une grande qualité du reste !

Mon grand-père du côté maternel avait lui-aussi des écarts, pour des broutilles, pour un regard mal interprété, pour un rien. 

Ma marraine, fille du grand-père, est pareille... très vite énervée, sa voix monte en volume et ses yeux peuvent vous fusiller sur place et elle revient vers nous après quelque tonnerres bien sentis.

Puis, le calme revient, la mer se calme, le soleil sort derrière les nuages d'orage et un petit sourire même pas gêné reprend le dessus. 

Mon aîné a sa propre façon de demander "pardon", mot qu'il n'emploie pas sans y être contraint... 
Il descend de sa chambre et me dit : tu veux un café m'man ? Ou alors il fait des crêpes pour tout le monde ... 

Oui, j'avoue, je suis comme eux... mais mes explosions n'ont lieu que très rarement désormais. Parce que j'ai appris que le calme est nécessaire, que le calme aide à voir clair. Quand ma tempête fait surface rien de m'arrête malheureusement et j'inonde de flots de paroles comme la pluie inonde les champs, en emportant sur son chemin bien de semences à peine sorties de terre. 

Oui, j'avoue, parfois un rien peut causer un trop de tout. 







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