jeudi 30 août 2012

Le vide


En route vers la petite ville qui accueille l'école de mes garçons (pour le grand, jour de l'examen de passage en maths) je me suis arrêté au retour en bordure de route.
Il n'y avait rien à voir et c'était exactement qui m'a donné envie de contempler le vide qui m'entourait.

Finalement, le vide ... si tout était pris par la matière (oui, je sais le vide aussi est constitué de matière ... ceci entre parenthèses pour mon deuxième qui aime chercher les failles dans les écrits :-)) comment distinguer une forme de l'autre ?
Devant mes yeux s'étalaient des arbres dans des champs pas encore rasés pour l'automne approchant, un peu plus loin un village dans un sillon encore endormi. Tout autour rien... de la brume peut-être au ras du sol.
Sans le rien comment faire pour savoir où l'un commence et où l'autre s'arrête ?

Sans le vide dans les oeuvres d'art ... plus d'art ... sans le rien, le silence dans la musique, juste un brouhaha incessant...

Respirer le vide en avalant de la matière.

Un silence dans un concerto définit souvent l'artiste. Bâclé, ne pas pris en considération, ne pas respecté à sa juste valeur il dénigre le caractère et l'ambiance que le compositeur a voulu transmettre.
Quand on commence à faire de la musique on a toujours en tête que les silences ne servent qu'à prendre une grande inspiration, assez de souffle pour arriver au prochain trait. Puis l'âge aidant, les silences nous touchent, plus que le plein de notes pour impressioner et démontrer sa technique impeccable.

Les gens qui parlent sans arrêt, sans laisser la place à une pensée de l'autre deviennent vite fatigants, épuisants, inintéressants.

Pourquoi j'aime autant aller à la mer, là où c'est plat et dégagé ? Pour les vagues ? Pour les dunes ? Plutôt pour ne rien voir pour y voir ce que je veux.

Contempler le ciel entre les nuages, définir ses besoins lovés dans les actes, écouter le silence et lui donner sa place, importante et indispensable.



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